mardi 19 août 2008

Réflexion sur la paranoia de persecution au sein de la déténtion

La paranoia persecutrice dont certains detenus peuvent souffrir au sein des établissements pénitentiaires est estructurale. Elle est une consecuence directe du fait que l'axe organisational de la prison reste la securité.
Á partir de cette perspective, tout est mis en oeuvre pour que le detenu est constamment surveillé. Pour que la surveillance puisse être effective, elle doit "induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir"*. Alors pour assurer une visibilité constante, les anciennes constructions pénitentiaires étaient basées sur le Panopticon de Jeremy Bentham, qui, pendant prés de deux siecles, fournira le plan en étoile des prisons.
Donc, l'ápplication de ce principe chercherait la meilleure organisation spaciale pour qu'un seul regard puisse se diriger vers plusieurs points. Alors une construction pénitentiaire panoptique est celle où le gardien se tient dans une guérite maintenue dans l'obscurité, édifiée au point central d'une vaste élévation en cercle où sont distribuées sur plusieurs étages des cellules à barreaux, violenment éclairées. Ainsi, un grand nombre de prisonniers peuvent être vues par un seul gardien, sans qu'aucun ne sache si on le regarde.
Aujourd'hui, grâce (malheureusement!) aux nouvelles technologies, ce systéme est devenu plus subtil. Les cameras placées partout au sein du bâtiment, permettent au surveilllant de voir sans être vu, donc le principe panoptique pénitentiaire est respecté. Selon les mots de l'architecte de la prison de Seysses (parús dans le nº 53 du magazine "Dedans dehors"). Le bâtiment serait construit de tel façon que le déténu, à partir du moment qu'il sort de la cellule, soit à tout instant sous l'oeil d'une camera.
Dans un endroit où la notion de sécurité passe avant tout, le fait que le déténu interiorise le sentiment d'être constamment surveillé est trés practique. Il y a un reglement à respecter, le déténu ne sachant pas s'il est observé le respecte, la menace d'être puni ne le lâche pas. C'est interiorisation de l'autorité n'est pas un respect réflechi de la regle mais contraint. Le plus redoutable des flics, est le flic que nous avons à l'interieur de nous même. On s'auto-interdit de faire quelque chose et une regle imposée par un agent exterieur devient une habitude.
Cette logique est trés dangereuse puisqu'elle peut devenir une pathologie pur certains. À cause d'un manque total de veritables politiques de reinsertion sociale (mais aussi affective) au sein de la plupart des établissements pénitentiaires. Tous les conditions (enfermement abusif, manque d'intimité, manque de tranquilité,...) sont reunis pour accentuer n'importe qu'elle pathologie mentale ou physique. Ce n'est donc pas etonnant de trouver des détenus qui souffrent de la paranoia de persecution.

* Michel Foucoult. "Surveiller et punir". Edit. Gallimard.